Les agriculteurs de Makamba et Rutana face à des obstacles majeurs dans l’approvisionnement en fertilisants

Les agriculteurs des provinces de Makamba et de Rutana font face à une situation préoccupante. À l’approche de la saison agricole en cours, ils dénoncent des retards considérables dans la distribution des fertilisants, malgré les avances qu’ils ont déjà versées.

Beaucoup d’entre eux, qui ont payé de longue date pour les intrants agricoles nécessaires à leurs cultures, se disent de plus en plus découragés par le manque d’approvisionnement.

Selon les témoignages recueillis par le journal SOS Médias Burundi, les agriculteurs sont censés recevoir des fertilisants pour le semis et le sarclage. Cependant, ils font face à des conditions de distribution désastreuses.

Entre longues attentes et déplacements multiples, certains passent des jours entiers dans les chefs-lieux de province ou de commune, sans réussir à obtenir les produits nécessaires.

« On se bouscule comme des animaux lors de la distribution des engrais. Et souvent, c’est la violence : des policiers ou des membres des Imbonerakure (la ligue des jeunes du parti au pouvoir) encadrent la distribution, et il y a des violences physiques, » témoigne un agriculteur de Makamba

Les problèmes sont d’autant plus graves que la police semble privilégier des commerçants en échange de pots-de-vin.

Ces derniers, après avoir récupéré les engrais, les revendent ensuite en Tanzanie voisine, à des prix exorbitants, privant ainsi les agriculteurs locaux de l’accès à ces intrants essentiels.

Une autre source d’inquiétude réside dans le système de bons de distribution. Chaque famille est censée recevoir un bon après avoir réglé son avance.

Cependant, de nombreuses familles se sont vues annuler leurs bons lors de la dernière saison agricole, un fait qui alimente les craintes que cette situation ne se reproduise à nouveau.

Face à ces difficultés récurrentes, les agriculteurs n’obtiennent qu’une seule réponse : « Cette semaine, les engrais seront disponibles. »

Mais, pour beaucoup, cette promesse sonne comme une simple répétition de promesses non tenues, et l’espoir semble s’amenuiser à mesure que la saison agricole avance.