Des membres de la garde présidentielle emprisonnés 

Un scandale secoue la garde présidentielle burundaise, avec l’arrestation de plusieurs officiers accusés d’avoir accepté un cadeau de 40 000 euros offert par le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, lors de sa participation aux festivités du 62e anniversaire de l’indépendance du Burundi. 

Ces arrestations soulèvent des interrogations sur la gestion des cadeaux reçus par des fonctionnaires burundais.

Depuis deux semaines, le colonel de police Christian Nyabenda, responsable des opérations au Groupement d’appui à la protection des institutions (GAPI), deux autres officiers du même groupement, ainsi que deux officiers et un sous-officier de la Brigade spéciale pour la protection des institutions (BSPI) sont détenus à la prison centrale de Bujumbura, dite Mpimba. 

Ils sont accusés d’avoir accepté un généreux cadeau du président tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno, qui était le seul chef d’État présent lors des cérémonies de l’indépendance du 1er juillet dernier.

Au total, trois officiers de la police, deux officiers de l’armée burundaise et deux sous-officiers de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) ont été arrêtés et incarcérés à Mpimba. L’un des sous-officiers a été libéré après quelques jours de détention.

Selon des sources proches du ministère burundais de la Sécurité, les officiers ont été emprisonnés le 1er août. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu 40 000 euros des mains du président tchadien à la fin de sa visite au Burundi. 

La situation s’est envenimée lorsque le colonel Nyabenda a tenté de s’approprier 30 000 euros, ne laissant que 10 000 euros au reste de l’équipe, selon des sources policières.

Le colonel Nyabenda, qui dirigeait auparavant un centre sanitaire pour le personnel de sécurité des institutions, a récemment été promu responsable des opérations. 

 

Le président tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno salue le public au stade Ingoma dans la capitale politique Gitega, le 1er juillet 2024, DR

 

Il est de coutume qu’il soit présent lors de visites de hautes personnalités.

Des rumeurs non vérifiées suggèrent que c’est le président burundais Évariste Ndayishimiye lui-même qui a contacté le président tchadien pour confirmer le montant exact du cadeau. 

Des spéculations subsistent quant à l’infraction qui pourrait leur être reprochée : corruption ou détournement de fonds, bien que cet argent ne soit pas d’origine publique.

Selon le statut général des fonctionnaires au Burundi, il est strictement interdit de recevoir des cadeaux ou avantages liés à ses fonctions. Cependant, en pratique, cette règle est fréquemment contournée, notamment à l’aéroport international de Bujumbura.

Ce scandale expose une fois de plus les défis auxquels le gouvernement burundais est confronté pour éradiquer des pratiques profondément enracinées, malgré les efforts du président Ndayishimiye et de son premier ministre, Gervais Ndirakobuca, pour instaurer une plus grande intégrité au sein de la fonction publique.