Le tribunal de Ntahangwa, situé dans le Nord de Bujumbura, a condamné mardi deux policiers pour avoir agressé Gabriel Banzawitonde, président du parti APDR.
Cette décision est saluée par la victime ainsi que par la société civile locale, qui y voit un signe de la volonté du gouvernement burundais de protéger les droits de ses citoyens.
Selon le quotidien Sos Media Burundi, les deux policiers ont été jugés en flagrance et reconnus coupables de « coups et blessures ».
Chacun d’eux a été condamné à payer une amende de 250 000 francs burundais, selon des sources proches du dossier.
Les événements remontent à la nuit du 8 août. Gabriel Banzawitonde, président du parti APDR, un parti proche du pouvoir, a été agressé par deux policiers alors qu’il rentrait chez lui à bord d’un taxi collectif, un mode de transport devenu courant en raison de la pénurie de carburant.
L’incident s’est produit sur la RN9, au niveau du pont Gikoma, à l’entrée du quartier Mutakura, dans la commune de Ntahangwa.
Selon des témoins, le chauffeur du taxi transportait plus de passagers que le nombre autorisé, ce qui a incité les policiers à exiger un pot-de-vin. Banzawitonde s’est opposé à cette demande, arguant que les policiers devraient plutôt appliquer les amendes prévues par le code de la route.
En réponse, les policiers l’ont frappé et l’ont ensuite conduit dans un cachot de la police à Kinama, une zone voisine, avant de le relâcher le lendemain.
L’incident a été largement condamné par la société civile locale et d’autres dirigeants politiques, qui l’ont qualifié de « violation des droits humains ». Cette mobilisation a conduit à l’arrestation des deux policiers impliqués.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le parti APDR a exprimé sa satisfaction quant à la décision du tribunal et a annoncé que Gabriel Banzawitonde ne fera pas appel de cette condamnation. Gérard Hakizimana, président de Folucon-F, une organisation qui lutte contre le népotisme et le favoritisme au Burundi, a également salué cette décision.
Selon lui, cette condamnation « démontre la volonté du gouvernement burundais de protéger tous les citoyens, indépendamment de leur statut ».
Hakizimana a ajouté que cette affaire prouve que « personne n’est au-dessus de la loi au Burundi », y compris les policiers qui abusent de leur pouvoir. Il estime que ce jugement contribue au renforcement du respect des droits humains dans le pays.
À l’approche des élections législatives de 2025, plusieurs incidents similaires ont été rapportés dans différentes provinces, certains acteurs dénonçant déjà un manque de représentativité des confessions religieuses dans les commissions électorales provinciales et communales.
Ce climat tendu souligne l’importance de garantir la protection des droits de tous les citoyens dans un contexte électoral sensible.