Les réfugiés burundais du camp de Nduta, en Tanzanie, sont de nouveau confrontés à la destruction de leurs champs agricoles, sur ordre de l’administration du camp.
Selon les autorités, ces activités agricoles et commerciales découragent les réfugiés de participer au programme de rapatriement volontaire.
Les champs de haricots et de riz, situés dans une vallée de la zone I du camp, ont été les principales victimes de cette destruction.
Une réfugiée burundaise, témoin de ces événements, a exprimé son indignation : « C’était inhumain de voir des gens détruire des cultures en chantant. Les haricots n’étaient même pas prêts à fleurir, c’était comme tuer une vache enceinte. »
L’opération, menée sous la supervision d’un certain « Octavia », un agent connu pour des actes de torture et de mauvais traitements infligés aux réfugiés, a mobilisé des civils armés de coupe-coupes, les « Sungusungu ».
Ces derniers ont, avec zèle, détruit les champs, ajoutant une touche cynique à cette scène déchirante.
La vente ambulante de légumes par les réfugiés aurait irrité l’administration du camp. Les marchés et boutiques étant fermés, de nombreux réfugiés se sont tournés vers cette activité pour subvenir à leurs besoins.
Toutefois, l’administration considère que cela freine le rapatriement volontaire, une initiative que les autorités poussent avant la fermeture du camp prévue en décembre 2024.
Le camp de Nduta, qui héberge actuellement plus de 58 000 réfugiés burundais, sera transformé en un centre de sapeurs-pompiers, selon un projet annoncé par Agrey Magwaza, maire de Kibondo.
Les gouvernements burundais et tanzanien, ainsi que le HCR, ont convenu que tous les réfugiés burundais doivent être rapatriés avant la fin de l’année.
Face à ces pressions, les réfugiés dénoncent une violation des conventions internationales, notamment celle de Genève de 1951, qui garantit le droit à un retour volontaire, sans contrainte. Ils critiquent également l’inaction du HCR, accusé de faillir à sa mission de protection.
La situation au camp de Nduta demeure préoccupante, et les réfugiés redoutent de plus en plus l’échéance de décembre, synonyme de fin de leur refuge.