La pénurie d’eau et la variole du singe plongent Cibitoke dans une crise

Le chef-lieu de la province de Cibitoke, au Nord-Ouest du Burundi, est plongé dans une grave pénurie d’eau depuis plus d’une semaine. Les robinets sont à sec, et les habitants doivent parcourir plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau potable pour un prix d’un bidon de 20 litres qui a grimpé de 500 à plus de 700 francs burundais.

Cette crise de l’eau est exacerbée par la récente épidémie de variole du singe. 

Selon un médecin local, « la pénurie d’eau empire une situation déjà critique. La variole du singe, dont la prévention repose sur une hygiène rigoureuse, pourrait se propager davantage à cause de ce manque d’eau ». 

Les établissements de santé, notamment l’hôpital central de Cibitoke, sont particulièrement touchés. 

Un membre du personnel soignant affirme : « Nous risquons une recrudescence des maladies liées à l’eau, comme le choléra et la dysenterie, en raison du manque d’eau potable. »

La situation est alarmante : « Nous n’avons pas d’eau pour les tâches ménagères, ni pour les soins de santé », explique un habitant. 

Les rivières locales, telles que Nyamagana, Nyakagunda et Rusizi, sont utilisées comme sources d’eau, mais elles sont souvent contaminées par des produits chimiques, augmentant le risque pour la santé. 

« Ces rivières servent aussi pour l’irrigation, et l’eau qu’elles fournissent est loin d’être propre », déclare un spécialiste de la santé publique.

La Regideso, l’entreprise burundaise chargée de l’approvisionnement en eau, évoque l’extension de la ville et une saison sèche prolongée pour expliquer cette crise. 

« La pénurie est due à l’extension rapide de la ville et à une longue saison sèche », confirme Georges Icintije, responsable de l’antenne de la Regideso à Cibitoke. 

« Nous travaillons à mettre en valeur de nouvelles sources d’eau », ajoute-t-il, tout en appelant les habitants à bien entretenir les infrastructures existantes.

Cependant, certains critiques pointent du doigt le manque de moyens et de maintenance des équipements. 

« La Regideso manque d’expertise technique et de moyens financiers pour renouveler ses installations vétustes », accuse un intellectuel local. 

La crise d’eau impacte non seulement les foyers mais aussi les services publics et les structures sanitaires, rendant la situation encore plus préoccupante.

Les experts en hygiène appellent à une exploitation urgente des eaux souterraines pour garantir un approvisionnement minimal en eau. 

En attendant, la population continue de faire face à cette crise, avec l’espoir que des solutions rapides et efficaces seront mises en place pour alléger leur souffrance.