La Coalition pour la Renaissance de la Nation (CRN) – Ingeri ya Rugamba, une nouvelle organisation politique de l’opposition, a émis un communiqué de presse alarmant concernant les élections législatives et communales prévues pour 2025 au Burundi.
Dans ce contexte de crise politique et sécuritaire, la CRN – Ingeri ya Rugamba appelle à la suspension immédiate de ces élections, citant des préoccupations majeures sur leur légalité, leur sécurité et leur inclusivité.
Dès le début de son communiqué, la CRN cite Doudou Diène, membre de la Commission d’Enquête du Conseil des Droits de l’Homme sur le Burundi : « Il ne peut y avoir d’élections libres et crédibles lorsque seul le parti au pouvoir est en mesure d’opérer et tend à se confondre avec les institutions étatiques. Il ne peut y avoir d’élections justes lorsque l’intolérance politique est manifeste, et se concrétise dans de multiples violations des droits fondamentaux des membres des partis d’opposition. »
Cette citation met en lumière la gravité de la situation politique au Burundi, où l’intolérance politique et la confusion entre le parti au pouvoir et les institutions étatiques compromettent la crédibilité des futures élections.
La CRN exprime une inquiétude profonde face aux préparatifs en cours, déplorant une « situation sécuritaire et politique fortement tendue » marquée par des « exécutions extra-judiciaires, des enlèvements de citoyens, [et] une terreur extrême au sein de la population ».
Le communiqué met également en avant le sort des réfugiés burundais, qui vivent dans des conditions déplorables dans les camps des pays voisins, sans aucune empathie de la part des autorités de Gitega.
L’organisation critique également l’envoi de militaires burundais en République Démocratique du Congo, malgré les assurances des autorités burundaises que la sécurité du pays n’est pas menacée.
La CRN souligne l’absence de mission clairement définie pour ces troupes, ce qui ajoute à la confusion et à l’instabilité.
La CRN dénonce également l’obstination du parti CNDD-FDD à organiser les élections en dépit du viol flagrant de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation. Ce traité, signé en 2000, avait été crucial pour instaurer la paix au Burundi.
La CRN rappelle la décision de la Cour de Justice de la Communauté Est-Africaine du 25 novembre 2021, qui a déclaré que la décision de Pierre Nkurunziza,en avril 2015, de briguer un troisième mandat était illégale, déclarant que toutes les décisions prises depuis avril 2015 étaient illégales, y compris, les arrestations, les emprisonnements, les exils forcés, les arrêts des cours et tribunaux contre les manifestants et les responsables politiques et militaires des manifestations.
En réaction, le pouvoir en place s’est moqué de l’Arrêt de la Cour de l’EAC, aggravant encore la crise politique.
Face à cette situation, la CRN appelle à la suspension immédiate des élections prévues pour 2025. L’organisation demande à ce que l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Communauté de l’Afrique de l’Est et les autres garants de l’Accord d’Arusha interviennent pour faciliter un dialogue inclusif entre les acteurs politiques burundais.
Ce dialogue devrait viser à réhabiliter l’Accord d’Arusha et à relancer le processus démocratique et de développement avant d’envisager de nouvelles élections.
La CRN exhorte la communauté internationale, y compris l’Union Africaine et les Nations Unies, à soutenir l’application des conclusions de l’arrêt de la Cour de la Communauté Est-Africaine.
Elle demande également que les conséquences de cet arrêt soient pleinement assumées par le pouvoir en place, les voisins du Burundi, ainsi que les partenaires internationaux.
La CRN réaffirme sa volonté de soutenir tous les efforts visant à restaurer la démocratie, le respect des droits de l’homme et le développement au Burundi.
Elle appelle la communauté internationale et les acteurs politiques burundais à agir avec urgence pour éviter une aggravation de la crise et garantir un avenir pacifique et inclusif pour le pays.
Le communiqué de presse de la CRN – Ingeri ya Rugamba représente un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures décisives face à une crise qui menace la stabilité et la paix du Burundi.