À Gitega, deux cas de variole du singe (Mpox) ont été récemment confirmés à la prison centrale, où les détenus infectés sont actuellement pris en charge à l’hôpital régional.
Parallèlement, une recrudescence des cas de Mpox frappe la province, mettant le système de santé sous pression et saturant les espaces réservés aux patients.
Ces deux prisonniers, dotés d’un statut spécial leur permettant de circuler librement en journée, regagnent la prison le soir. Ils ont été transférés vers l’hôpital régional de Gitega, où l’aile de la maternité a été aménagée pour accueillir les patients de Mpox depuis l’apparition des premiers cas.
La surpopulation carcérale inquiète les autorités, cette prison construite en 1923 pour 400 détenus en abritant désormais plus de 1 700.
Le nombre de cas de Mpox continue de croître, comme le rapporte un responsable du ministère de la Santé, tandis qu’un patient en convalescence confirme que les salles d’isolement sont débordées.
Face à cette crise, l’UNICEF a récemment soutenu l’hôpital en installant trois structures temporaires pour alléger la charge de travail du personnel soignant.
Malgré l’isolement des malades, certains témoins expriment leurs craintes face au risque élevé de contagion. Plusieurs patients doivent partager le même lit, et l’accès des visiteurs n’est pas strictement contrôlé.
Par ailleurs, bien que confinés dans un secteur séparé, les malades de Mpox partagent les mêmes sanitaires que les autres patients hospitalisés, ce qui pourrait favoriser une propagation rapide du virus.
Dr Éric Ndihokubwayo, responsable de l’hôpital, appelle de ses vœux la vaccination pour le personnel et la population en guise de protection contre cette maladie.
Contrairement à d’autres pays voisins comme la RDC et le Rwanda, où des campagnes de vaccination sont en cours, le Burundi n’a pas encore lancé ce type de prévention.
Les mesures de santé publique demeurent faibles, même si des stations de lavage des mains ont été installées dans certains lieux fréquentés comme les marchés et les écoles.
Toutefois, les comportements quotidiens, comme les poignées de mains et les accolades, persistent. Dans Gitega, des coupures d’eau fréquentes compliquent davantage la situation sanitaire, selon certains habitants.
Selon le ministère de la Santé, le Burundi comptabilise actuellement plus de 1 200 cas de Mpox sans décès signalé,