En commune de Kiremba, dans la province de Ngozi, au nord du Burundi, une réunion organisée par le CNDD-FDD, le parti présidentiel, a entraîné une paralysie totale des activités scolaires dans un lycée local ce jeudi.
Cet événement suscite l’indignation des parents et enseignants, qui dénoncent une « politisation inadmissible de l’environnement scolaire ».
Dès l’aube, les rues ont été investies par les membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes affiliée au CNDD-FDD.
Ils ont scandé des slogans à la gloire du parti et entonné des chants qui, selon plusieurs témoignages, comportaient des messages intimidants à l’encontre de leurs opposants politiques.
Ces actions faisaient partie d’une mobilisation visant à évaluer les résultats récents de l’enrôlement électoral en vue des législatives de l’an prochain.
L’agitation a atteint le lycée Kiremba dès six heures du matin, lorsque ces militants ont pris position autour de l’établissement. Ils y ont suspendu des drapeaux du parti et ont continué leurs chants, perturbant l’atmosphère d’étude.
Dans ces conditions, les cours n’ont pas pu se tenir. Les enseignants, désemparés, ont annulé les évaluations prévues.
Certains d’entre eux, interrogés, ont exprimé leur frustration face à l’indifférence apparente du directeur de l’établissement, identifié comme un partisan actif du CNDD-FDD.
Selon des sources locales, les locaux du lycée ont même servi de lieu de réunion pour cette activité politique, accentuant davantage la colère des parents et des éducateurs.
Ces derniers dénoncent une politisation flagrante du milieu scolaire et appellent les autorités compétentes à agir pour préserver l’indépendance des institutions éducatives.
Pour les parents, ce genre de situation est inacceptable.
Ils réclament des garanties afin que l’éducation de leurs enfants ne soit pas perturbée par des considérations politiques.
« L’école doit rester un sanctuaire neutre, à l’abri des pressions partisanes », affirme l’un d’eux avec amertume.
Alors que le Burundi se prépare aux prochaines élections, cet événement relance le débat sur l’équilibre entre engagement politique et respect des institutions éducatives.
Une question cruciale dans un contexte où les tensions politiques peuvent facilement déborder dans des sphères sensibles de la société.