Des affrontements entre les Forces du M23 et les wazalendo, des milices pro-gouvernementales, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ont causé la mort de 16 villageois jeudi 15 Août, a déclaré un responsable gouvernemental.
Cette attaque marque ainsi la dernière violation en date d’un cessez-le-feu mis en place pour aider des millions de personnes déplacées dans la région.
Les villageois ont été tués dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, lors d’affrontements entre le groupe M23 et les combattants locaux Wazalendo, selon Isaac Kibira, un responsable administratif de Rutshuru.
« La position des forces du M23 a été attaquée par les jeunes Wazalendo, mais malheureusement, sept civils ont péri », a déclaré M. Kibira.
Un second affrontement à Rutshuru a conduit à l’incendie d’un véhicule, tuant neuf des passagers à bord, a-t-il ajouté.
Les autorités ont précisé qu’aucun des villageois tués ne participait aux combats.
Ces violences suscitent de nouvelles inquiétudes quant à la viabilité d’un cessez-le-feu entré en vigueur le 4 août pour mettre fin aux combats dans la région et fournir de l’aide à des millions de personnes dans le besoin.
Plusieurs autres cessez-le-feu annoncés par le passé entre le gouvernement et les M23 ont également été violés.
L’Est de la RDC est depuis longtemps envahi par plus de 120 groupes armés qui cherchent à s’approprier une part des richesses de la région, notamment l’or, tout en perpétrant des massacres.
Cela a conduit à l’une des plus grandes crises humanitaires au monde, avec plus de 7 millions de personnes déplacées, dont beaucoup restent hors de portée de l’aide humanitaire.
Le nom M23 fait référence à un accord de paix conclu le 23 mars 2009, que le groupe accuse le gouvernement congolais de ne pas avoir respecté.
Par ailleurs, le gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki de la province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC, a levé jeudi la suspension de toutes les activités minières, près d’un mois après avoir annoncé cette interdiction pour « rétablir l’ordre » dans cette région riche en minerais, rapporte Africa News.
La levée de l’interdiction fait suite à des réunions avec des sociétés minières et à une directive leur demandant de déposer leurs déclarations fiscales et de signer un engagement de transparence dans le secteur minier, selon un communiqué du bureau du gouverneur.
De nombreuses entreprises chinoises exploitent l’or et d’autres minerais dans l’est de la RDC, où les attaques contre les carrières et les coopératives minières sont fréquentes.
Le mois dernier, une milice a attaqué une mine d’or dans la province de l’Ituri, tuant six mineurs chinois et deux soldats congolais.