Selon l’analyse du journaliste Franck Kaze pour SOS Médias Burundi, le président Évariste Ndayishimiye impose désormais une condition radicale pour accéder aux droits fondamentaux : s’inscrire sur les listes électorales pour les prochaines élections.
Cette décision, non appuyée par un texte de loi, restreint drastiquement les libertés des Burundais dans un pays où le manque de ressources, de carburant, et de produits de première nécessité est déjà criant.
Le 24 octobre 2024, des enseignants et élèves du lycée de Mushasha ont ainsi été contraints de prouver leur inscription avant d’accéder à leurs cours, un exemple parmi d’autres des restrictions imposées.
Dans ce contexte, la carte d’inscription électorale devient indispensable pour accéder aux services essentiels, y compris l’eau et les soins de santé.
Une telle contrainte, exécutée sans égard par les miliciens du parti CNDD-FDD, traduit une pression politique extrême, forçant chaque citoyen à un choix impossible : s’inscrire ou être exclu de toute subsistance.
Face à cette mesure, des voix s’élèvent.
La société civile et des partis d’opposition, tels que la Coalition pour la Renaissance de la Nation (CRN – Ingeri ya Rugamba) et le Mouvement pour l’Action Patriotique (MAP – Burundi Buhire) , ont dénoncé cette contrainte, qualifiant les élections à venir de « mascarade ».
Au cœur de cette protestation se trouve une Commission électorale perçue comme acquise au CNDD-FDD, qui verrouille l’espace politique et exclut toute alternative crédible.
Cette politique de coercition, loin de rassurer, expose un régime inquiet et en quête de légitimation forcée.
La crise socio-économique du Burundi, exacerbée par la famine, les pénuries, et une corruption généralisée, rend cette obligation d’autant plus dramatique, souligne Franck Kaze.
En conditionnant les droits fondamentaux à l’acte de vote, le pouvoir en place impose un étau insupportable aux Burundais, pris entre survie quotidienne et choix politique forcé.
Un climat étouffant, où la liberté de choisir semble s’effacer sous la menace d’une exclusion impitoyable.