
Les élections des responsables de collines et des chefs de quartiers dans la province de Bujumbura ont été marquees, ce lundi 25 août 2025, par une participation très limitée et de nombreuses irrégularités.
Dans plusieurs bureaux de vote, l’ouverture a été retardée, tandis que l’absence de listes officielles de candidats fournies par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a contribué à désorienter les électeurs.
Même les mandataires des partis politiques n’étaient pas autorisés à présenter les noms des postulants.
Certaines personnes se sont vu refuser l’accès aux urnes pour défaut de carte d’identité ou absence de procuration délivrée par les chefs de colline.
La veille du scrutin, une campagne jugée contestable a été observée dans plusieurs collines.
Certains candidats, accompagnés de membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, ont démarché les habitants jusque dans leurs domiciles, promettant de l’argent en échange du soutien aux candidats de leur choix.
Des incidents graves ont également été signalés.
Au Lycée des Amis, sur la colline Dogodogo, un militaire chargé de la sécurité a ouvert le feu sur trois adolescentes.
À Muyange, la police a arrêté une personne en possession de 18 cartes électorales et une jeune fille détenait une carte non renseignée.
Ces faits s’ajoutent à des témoignages dénonçant la distribution de cartes à des non-inscrits et le vote par procuration forcé.
À mi-journée, plusieurs centres de vote restaient quasi déserts.
Les habitants expliquent leur abstention par un profond sentiment de méfiance : « On nous force à voter, mais en réalité ce ne sont jamais nos voix qui comptent », confie un citoyen à l’École fondamentale de Kagazi.
Face à ces dysfonctionnements, la population réclame des sanctions contre les responsables de ces pratiques et la mise en place de formations civiques pour les futurs responsables de collines, afin qu’ils connaissent clairement leurs missions.