
À Ngozi, petite ville du Nord du Burundi, un jeune garçon déambulait dans les rues, portant sur ses épaules le poids d’une enfance tourmentée. Aujourd’hui, ce même garçon, connu sous le nom de Kirikou Akili, illumine les scènes régionales et internationales, symbole d’une musique burundaise qui gagne enfin sa place dans l’espace culturel de l’East African Community.
« Il est la preuve vivante que le talent n’a pas de barrières », confie Aline, une fan de Bujumbura, un sourire aux lèvres.
De son vrai nom Yussuf Akbar Niyonkuru, Kirikou a grandi dans une famille modeste et a connu très tôt les difficultés. Mais loin de le définir, ces épreuves ont forgé sa détermination.
« Chaque moment difficile m’a appris quelque chose. Aujourd’hui, je transforme cette énergie en musique », confie-t-il.
Ses premières notes résonnent dans les rues de Ngozi, là où il commence à composer et à rêver.
Son premier titre, « Ivyisi », naît dans un petit studio local où il travaille comme agent de propreté. Observer les artistes et participer aux sessions d’enregistrement devient sa formation informelle.
Lorsqu’il monte sur scène aux côtés de la légende Big Fizzo, le public réclame sa présence.
Sa performance convainc Big Fizzo de le soutenir, un geste qui ouvre la porte à une carrière naissante mais pleine de promesses.
Le destin joue un rôle crucial avec la rencontre d’Oscar Fashion, un mentor qui reconnaît immédiatement le talent brut de Kirikou.
Grâce à son soutien, Kirikou retourne à l’école, s’installe à Bujumbura et renouvelle ses liens avec Big Fizzo, intégrant le label Bantu Bwoy.
Mais ce n’est que le début : sa créativité l’amène à collaborer avec Double Jay pour former le duo Birimani Boy, enchaînant les succès et portant la musique burundaise dans des lieux et auprès d’un public toujours plus large.
Aujourd’hui, Kirikou Akili dépasse largement les frontières du Burundi.
Ses concerts à Kigali, ses tournées européennes et son tube « Aha Nihe ? » élue chanson de l’année témoignent de son impact culturel et de son rôle dans le rayonnement de la musique burundaise.
« Il n’a pas seulement grandi, il fait grandir toute une génération avec lui », note Jean-Paul, étudiant passionné de musique.
Kirikou ne se contente pas de raconter sa propre histoire ; il incarne celle d’une jeunesse burundaise qui prend la parole, invente, crée et s’affirme.
« Ntaco nasavye Imana itankoreye », dit-il en musique : ses prières ont été exaucées, et avec elles, il offre une nouvelle vision du Burundi — dynamique, talentueuse et pleine de perspectives.
Son parcours rappelle que la véritable force d’une histoire réside dans la capacité de son héros à transformer les défis en opportunités, et d’inspirer les autres à faire de même.
Kirikou Akili frappe fort avec ‘Aha Ni He !’, le son qui fait danser tout le Burundi et au-delà !
