
La variole du singe, connue sous le nom de MPOX, signe son retour inquiétant à Gitega, la capitale politique du Burundi. En l’espace de deux semaines seulement, les cas se sont multipliés à l’hôpital régional, plongeant la population dans l’inquiétude et la frustration face à ce qu’elle considère comme une réaction insuffisante des autorités sanitaires.
Sur place, la situation est des plus inquiétantes, selon la Radio Publique Africaine.
« Le nombre de malades atteints du MPOX a fortement augmenté ces derniers jours. Les premiers symptômes prêtent à confusion, car ils ressemblent à ceux du paludisme : fièvre élevée, maux de tête, fatigue intense. Mais contrairement au paludisme, le MPOX provoque aussi des éruptions cutanées au niveau des organes génitaux, qui se transforment ensuite en plaies », explique une source médicale au sein de l’hôpital régional.
Face à cette flambée, les habitants de Gitega dénoncent un manque criant de mesures préventives.
Dans les espaces publics, l’accès à l’eau reste limité, compliquant l’application des règles d’hygiène pourtant jugées essentielles pour freiner la propagation du virus.
« Il n’y a plus de campagne de sensibilisation ni de dispositif pour se laver les mains. Les autorités rappellent à la radio qu’il faut respecter les mesures d’hygiène, mais sur le terrain, rien n’est mis en place. Même dans les marchés, les bureaux communaux ou les églises, il n’y a pas d’eau disponible », déplorent plusieurs habitants.
À cela s’ajoutent des conditions d’accueil jugées indignes à l’hôpital régional.
Selon des témoignages recueillis, les patients doivent apporter eux-mêmes leurs couvertures et partager le même savon, faute de matériel suffisant.
Certains médicaments prescrits sont introuvables à l’hôpital et les malades sont contraints de les acheter eux-mêmes en pharmacie, au risque d’interrompre leur traitement ou de contaminer d’autres personnes.
« Cette négligence favorise la propagation de la maladie et retarde la guérison », s’insurge un résident.
Face à cette situation, la population appelle le médecin-chef du district sanitaire de Gitega à travailler de concert avec les autorités locales pour lancer des campagnes de sensibilisation et améliorer l’accès à l’information.
Elle demande notamment à être mieux informée sur les modes de transmission du MPOX et ses symptômes spécifiques, afin d’éviter les confusions avec d’autres maladies comme la malaria.
Alors que l’épidémie semble gagner du terrain, les habitants exhortent le ministère de la Santé à prendre des mesures concrètes et urgentes pour limiter la propagation de la maladie.
Ils réclament également des moyens pour renforcer les dispositifs d’hygiène et garantir une prise en charge digne et efficace des malades.