La Haute Cour militaire de la République Démocratique du Congo ouvre, vendredi 25 juillet, les audiences du procès de l’ancien président Joseph Kabila, poursuivi pour trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’ex-chef de l’État, au pouvoir de 2001 à 2019, est jugé en son absence après la levée de son immunité parlementaire décidée par le Sénat le 22 mai dernier.

Cette décision a permis au parquet militaire de formaliser les poursuites, sur la base de lourdes accusations.

D’après l’accusation, Joseph Kabila aurait joué un rôle central dans le soutien à la coalition rebelle M23/AFC, qui contrôle depuis plusieurs mois les villes stratégiques de Goma et Bukavu, dans l’Est du pays.

Témoignages et éléments matériels recueillis dans les zones tenues par les rebelles étayeraient ce dossier explosif.

Les procureurs affirment également que l’ancien président aurait rencontré à plusieurs reprises des chefs rebelles, participant activement à l’élaboration de leur stratégie politique et militaire.

Des allégations que Kabila rejette fermement.

En mars dernier, il dénonçait une « cabale politique » visant à ternir son image, affirmant que si son implication était réelle, les insurgés auraient, selon lui, « déjà conquis davantage de territoires ».

Après plus d’un an d’exil en Afrique australe, Kabila est rentré en RDC en mai dernier.

À Goma et Bukavu, il a multiplié les rencontres avec des acteurs communautaires et politiques.

Officiellement, ses proches ont présenté cette tournée comme une démarche de paix, appuyée par une proposition en douze points, prônant notamment le démantèlement des groupes armés, le dialogue national et une ouverture vers les pays voisins.

Mais à Kinshasa, le gouvernement y voit plutôt une manœuvre pour légitimer la rébellion.

Pour les autorités, ces initiatives masquent une stratégie visant à déstabiliser le pays.