
Lors de la fête communale ce samedi à Rutana, dans la province de Burunga, Fabrice Nkurunziza, premier vice-président de l’Assemblée nationale burundaise, a lancé un appel vibrant aux responsables éducatifs et à la population toute entière afin de lutter contre les abus sexuels à l’encontre des élèves, à l’origine d’un nombre préoccupant de grossesses non désirées en milieu scolaire.
Face à une situation qu’il qualifie d’« alarmante », M. Nkurunziza a exprimé sa profonde inquiétude.
« Certaines écoles ressemblent malheureusement à Sodome et Gomorrhe », a-t-il déclaré, soulignant la gravité du phénomène qui pousse trop de jeunes filles à abandonner prématurément leurs études.
Pour lui, les auteurs de ces actes sont coupables d’irresponsabilité et doivent être dénoncés sans relâche.
Le vice-président a particulièrement insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective.
Il a appelé les directeurs d’établissements scolaires, mais aussi tous les citoyens, à s’unir pour protéger les élèves vulnérables.
« Ensemble, soutenons nos écoles et nos enfants, car leur réussite scolaire est un investissement pour le développement futur du pays », a-t-il affirmé avec conviction.
Un avertissement sans ambiguïté a été également adressé aux motards, souvent pointés du doigt dans ce contexte : « Vous, motards, arrêtez ces abus sexuels contre nos élèves », a-t-il lancé.
Les chiffres publiés récemment confirment l’ampleur de ce défi.
Pendant l’année scolaire 2022-2023, 879 élèves ont quitté prématurément l’école suite à une grossesse non désirée.
Le Programme National de la Santé de la Reproduction a recensé plus de 1 300 cas de grossesses chez des élèves, dont une centaine concernait des filles très jeunes, âgées entre 10 et 14 ans.
Malgré les multiples campagnes de sensibilisation, la stigmatisation reste forte, et les jeunes mères peinent souvent à reprendre le chemin de l’école.
Dans ce contexte, la campagne nationale « Zéro grossesse en milieu scolaire », lancée le 19 février 2025 par la Première Dame Angeline Ndayishimiye, ambitionne d’éliminer ce fléau d’ici à 2030.
Elle mise sur une meilleure information en matière de santé sexuelle et reproductive afin de protéger les jeunes filles et garantir leur accès à l’éducation.