Une coalition de leaders religieux en République démocratique du Congo (RDC) a présenté un plan en quatre étapes visant à sortir le pays d’un cycle de violence et d’instabilité qui dure depuis des décennies.

Cette initiative, portée par l’Église catholique, l’Église anglicane et d’autres confessions réunies au sein d’un forum interreligieux, intervient alors que l’Est du pays reste secoué par les affrontements entre Kinshasa et les rebelles de la coalition AFC/M23, qui contrôlent de larges portions du territoire.

Le conflit trouve ses racines dans des persécutions ethniques anciennes à l’encontre des communautés Rwandophones et dans des défaillances persistantes de la gouvernance.

Selon les promoteurs de la démarche, la paix ne peut être atteinte que par un dialogue inclusif, impliquant tous les Congolais, quelles que soient leurs affiliations politiques ou militaires.

La première étape, baptisée « mois de la paix », vise à renforcer la confiance au niveau national. Les institutions religieuses organiseront des prières collectives, des campagnes de réconciliation et des activités de sensibilisation civique dans toutes les provinces, y compris celles sous contrôle des rebelles.

Ce geste symbolique entend promouvoir le pardon, l’unité et la réconciliation.

Les Églises appelleront également les factions rivales à engager un dialogue, respecter le cessez-le-feu de Doha signé le mois dernier et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers les populations vulnérables.

La deuxième phase consistera à réunir des experts issus de divers secteurs — éducation, gouvernance, recherche, technologie et diaspora — afin d’identifier les causes structurelles des crises congolaises depuis l’indépendance en 1960.

Les discussions porteront sur les accords politiques et les traités de paix signés au fil des décennies, la gestion sécuritaire et politique du pays, les politiques économiques, l’exploitation des ressources naturelles, l’environnement et les relations interethniques, ainsi que sur les liens de la RDC avec ses voisins et le respect des droits humains et de la justice.

Les conclusions de cette réflexion serviront de base à un dialogue national élargi.

La troisième phase réunira acteurs politiques, représentants de la société civile, groupes armés, leaders communautaires et experts indépendants pour examiner les recommandations issues de la concertation des experts.

L’objectif est de parvenir à un consensus sur des solutions durables aux causes profondes du conflit, notamment en matière de réformes de gouvernance et de garanties sécuritaires.

La participation sera équilibrée pour éviter toute domination d’un camp sur l’autre.

Les résolutions de cette étape seront ensuite soumises formellement au président Félix Tshisekedi.

La dernière étape se concentrera sur la mise en œuvre. Un « secrétariat technique » sera créé pour coordonner le processus, assurer le suivi et mobiliser le soutien international.

Les leaders religieux soulignent que l’appui extérieur sera essentiel, tant pour améliorer les relations avec les pays des Grands Lacs que pour financer la reconstruction post-conflit.

Dans un communiqué, le forum interreligieux a exhorté le président Tshisekedi à lancer rapidement cette feuille de route et a appelé les partenaires régionaux et internationaux à soutenir diplomatiquement et financièrement cette initiative.