Le coton burundais, autrefois moteur économique de certaines provinces, se heurte aujourd’hui à une crise profonde. Les champs qui alimentaient jadis les filatures nationales peinent à survivre. Les producteurs se découragent face à des rendements insuffisants et à une filière qui ne parvient plus à valoriser leurs efforts.

Dans les collines de Cibitoke, autrefois parées d’un blanc éclatant au rythme des récoltes de coton, la terre semble avoir perdu sa vigueur.

Les champs abandonnés se succèdent, et avec eux, le rêve d’une culture qui faisait vivre des milliers de familles.

Selon l’article du journal Iwacu Burundi, aujourd’hui, le coton peine à séduire les cultivateurs, malgré les promesses de revenus et d’emplois qu’il représentait autrefois.

Pendant des décennies, la filière a bénéficié d’un encadrement solide : des conseils techniques constants, des aides financières pour couvrir les premiers frais de production et même des traitements aériens pour protéger les cultures.

Ces avantages ont disparu, laissant les paysans seuls face à des sols de plus en plus épuisés et à des rendements en forte baisse.

Produire une tonne de coton exige désormais des hectares entiers, et l’effort ne correspond plus à la récompense.

Les problèmes s’aggravent avec les retards dans l’achat des récoltes. Les cultivateurs redoutent de voir leurs fibres se gâter avant même d’atteindre la Cogerco, Compagnie de Gérance du coton.

La situation financière des producteurs se détériore, et pour beaucoup, la perspective de continuer cette culture devient insoutenable. Les prix du coton, ajustés en francs burundais, restent faibles face à la réalité du marché international, réduisant la motivation des cultivateurs.

Au-delà des producteurs, la filière elle-même souffre d’une gestion complexe et d’un manque d’investissements.

Les superficies consacrées au coton ont fondu au fil des décennies, passant de plusieurs milliers d’hectares à moins de 2 500 aujourd’hui.

L’absence de mécanisation, d’irrigation moderne et de technologies adaptées freine la production et limite la compétitivité de cette culture sur le marché mondial.

Redonner vie au coton burundais nécessite une vision nouvelle. La filière ne peut plus être considérée uniquement comme une culture agricole : elle doit devenir un secteur agro-industriel intégré, capable d’attirer des investissements, de moderniser ses infrastructures et de sécuriser les terres dédiées à sa production.

Sans ces transformations, le coton risque de disparaître des collines burundaises, emportant avec lui des savoir-faire, des emplois et une part de l’histoire économique du pays.