À Rambwe, dans la commune de Nyabigenge, les Batwa transforment les petites parcelles de terre mises à leur disposition en véritables leviers d’autonomie. Malgré l’attente prolongée de promesses foncières de la part du président de la République, les familles cultivent, épargnent et valorisent leurs savoir-faire traditionnels comme la poterie, démontrant que même de modestes ressources peuvent ouvrir de grandes perspectives.

Beaucoup s’organisent autour de petits lopins, même exigus, pour en tirer le maximum.

Cultures vivrières, petits jardins potagers et entraide entre voisins permettent d’assurer une base alimentaire et de diversifier les moyens de subsistance.

Le travail journalier, souvent décrié comme aléatoire, devient aussi pour eux une opportunité d’épargner, dans l’idée d’investir un jour dans des terrains ou dans des activités génératrices de revenus.

Les femmes, de leur côté, préservent et réinventent l’art de la poterie.

Ce savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, ne se limite pas à une activité de survie : il devient une marque identitaire et un potentiel économique à valoriser.

Certains jeunes s’initient également à d’autres métiers manuels, cherchant à sortir des sentiers traditionnels et à diversifier les sources de revenus familiaux.

Des exemples inspirants émergent déjà.

D’anciens travailleurs journaliers ont réussi à constituer une épargne pour acquérir leurs propres terrains et produire de manière indépendante.

Ces réussites locales témoignent qu’un autre avenir est possible : celui d’une communauté qui ne demande pas seulement de l’aide, mais qui construit activement son propre chemin vers l’autosuffisance.

Les autorités locales rappellent leur volonté d’accompagner cette dynamique, notamment par la mise à disposition de terres et par des programmes d’intégration dans des villages mixtes.

Au-delà des mesures, c’est la détermination des familles batwa qui frappe : malgré la précarité encore présente, elles portent un regard tourné vers l’avenir, convaincues que la terre et le travail restent la clé d’une transformation durable.