L’alliance rebelle AFC/M23 a annoncé mardi 9 décembre les modalités de prise en charge des soldats burundais capturés lors des combats dans la province du Sud-Kivu.

Bertrand Bisimwa, vice-président de l’AFC/M23 chargé des affaires politiques, de la démocratie et de la gouvernance, a déclaré lors d’une conférence de presse à Goma que les militaires burundais seraient « pris en charge de manière responsable » jusqu’à leur retour dans leur pays.

« Les soldats burundais capturés sur le champ de bataille seront pris en charge de manière appropriée. Nous les accompagnerons et les informerons afin qu’ils comprennent que ces conflits sont des affaires congolaises dans lesquelles ils ne devraient pas s’impliquer. Nous veillerons à ce qu’ils puissent regagner leur pays en toute sécurité », a-t-il précisé.

Selon Bisimwa, l’intervention des forces burundaises dans le conflit opposant le gouvernement congolais à l’AFC/M23 risque d’envenimer la situation et d’étendre le conflit à l’échelle régionale. Il a exhorté Bujumbura à retirer immédiatement ses troupes du territoire congolais.

« Nous n’avons aucun projet d’attaquer le Burundi ou ses forces », a-t-il insisté, tout en soulignant que certaines routes stratégiques, notamment autour de Minembwe, restent bloquées par des affrontements avec des populations locales, principalement Banyamulenge.

Depuis plusieurs jours, l’AFC/M23 progresse dans le Sud-Kivu, prenant le contrôle de plusieurs localités occupées par les forces burundaises, la RDC, la coalition Wazalendo et les FDLR.

Cette offensive a culminé le 9 décembre avec la prise de Kiliba, un centre stratégique situé à une vingtaine de kilomètres d’Uvira.

La chute de Kiliba s’inscrit dans une série de victoires de l’alliance rebelle, qui avait déjà capturé les centres de Runingo, Katogota, Rurambo, Luberizi, Luvungi, Mutalule, Bwegera, Nyakabere et Sange.

Selon des sources locales, les troupes burundaises présentes dans ces zones ont été contraintes de se retirer après de lourdes résistances.

À Uvira, des coups de feu ont été entendus, et la fermeture temporaire des commerces et des écoles traduit l’inquiétude grandissante des habitants face à l’instabilité sécuritaire.