Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, entame cette semaine une mission officielle au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC). Cette visite intervient dans un contexte marqué par une volonté renouvelée des deux pays, avec l’appui du HCR, de promouvoir le retour volontaire et digne des réfugiés.

Dans un message publié le 25 août sur X, Grandi a souligné que les récentes initiatives diplomatiques pouvaient constituer une chance historique de mettre fin aux violences qui déstabilisent l’Est de la RDC.

Il a ajouté : « Ces démarches politiques pourraient enfin permettre d’apporter des solutions durables aux déplacements forcés et aux attaques contre les civils, à condition que toutes les parties agissent de bonne foi ».

Si la visite se concentre officiellement sur les réfugiés rwandais et congolais, elle pourrait également offrir une occasion de porter l’attention sur les réfugiés burundais vivant dans des conditions alarmantes dans la région des Grands Lacs.

Dans les camps de Tanzanie, de nombreux Burundais subissent des pressions et des violences de la part des autorités locales, en collaboration avec le gouvernement du CNDD-FDD.

Ils sont contraints à un retour forcé, et ceux qui résistent subissent des intimidations et des attaques, parfois mortelles.

Le Human Rights Watch rapporte que « la peur de la violence, des arrestations et des expulsions pousse de nombreux réfugiés burundais à quitter la Tanzanie ».

Les autorités tanzaniennes ont rendu très difficile pour le HCR de vérifier si les décisions de retour étaient volontaires.

Des réfugiés ont témoigné de mauvais traitements, de disparitions et de meurtres dans ou près des camps, souvent en lien avec des membres de la milice Imbonerakure ou de réfugiés burundais travaillant avec la police tanzanienne sur la sécurité des camps.

Amnesty International a également exprimé des préoccupations concernant les violations des droits des réfugiés et des rapatriés dans la région des Grands Lacs, soulignant la nécessité de respecter les principes de non-refoulement et de garantir la protection des réfugiés .

La visite de Filippo Grandi fait suite à une réunion tripartite le 24 juillet à Addis-Abeba, où Rwanda, RDC et HCR ont adopté la feuille de route 2025–2026 pour encadrer le rapatriement volontaire et la réintégration des réfugiés.

Parmi les mesures immédiates, 600 réfugiés rwandais à Goma seront rapatriés, et le 25 août, 533 d’entre eux détenus par le groupe FDLR ont déjà regagné le Rwanda.