
Le Burundi lance un appel pressant à la communauté internationale afin d’obtenir un soutien humanitaire immédiat pour faire face à l’arrivée massive de réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo (RDC).
Confronté depuis plusieurs semaines à un afflux sans précédent, le pays peine désormais à assurer des conditions d’accueil dignes et sécurisées.
Selon le Ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité Publique, 71 989 réfugiés congolais et 8 700 Burundais rapatriés ont franchi la frontière entre le 5 et le 15 décembre 2025, fuyant l’escalade de violences dans l’Est de la RDC.
Cette arrivée soudaine s’ajoute à la présence, déjà importante, de réfugiés installés depuis le début de l’année.
Les principaux sites d’accueil — Ndava, Gatumba, Vugizo, Rumonge et Makombe — font face à une saturation rapide.
Le manque de logements d’urgence, de denrées alimentaires, d’infrastructures sanitaires et de ressources pour garantir la sécurité devient chaque jour plus préoccupant.
Faute de place dans les camps, de nombreux réfugiés se sont temporairement installés dans les villages environnants, certains louant même des habitations à des particuliers.
Cependant, les autorités burundaises demandent désormais que tous les réfugiés regagnent les camps situés à proximité de la frontière, afin de faciliter leur prise en charge et d’assurer une meilleure organisation des secours.
Le gouvernement prévoit également de transférer, dans un second temps, les populations déplacées vers des centres plus éloignés, conformément aux protocoles internationaux en matière de gestion des réfugiés.
Dans un communiqué officiel, le ministère a lancé un vibrant appel aux partenaires nationaux et internationaux : « Le Gouvernement du Burundi sollicite en urgence l’appui de toutes les parties prenantes — organisations humanitaires, partenaires techniques et financiers, société civile et organisations confessionnelles — afin de répondre collectivement à cette crise humanitaire grandissante. »
La situation sécuritaire en RDC demeure un facteur central de cet exode.
L’alliance AFC/M23, qui a pris le contrôle de plusieurs zones du Sud-Kivu proches de la frontière burundaise, a entraîné la fermeture temporaire des postes frontaliers de Gatumba et Vugizo.
À ce jour, le lac Tanganyika constitue la seule voie encore ouverte entre les deux pays.
Paradoxalement, l’alliance armée a également facilité le retour de certains Burundais bloqués à Uvira, tout en appelant Bujumbura à rouvrir les frontières pour permettre aux réfugiés congolais de rentrer chez eux.
Le gouvernement burundais assure travailler à un plan de rapatriement progressif, tout en soulignant que celui-ci ne pourra débuter qu’une fois des conditions de sécurité durables réunies.
Déjà fortement sollicité, le Burundi accueillait 110 746 réfugiés congolais au 31 octobre 2025, selon le HCR.
Entre le 5 et le 16 décembre, 82 275 nouveaux déplacés en provenance de Kamanyola, Luvungi, Katogota et Uvira ont encore traversé la frontière, accentuant une crise humanitaire dont l’ampleur nécessite désormais une mobilisation internationale urgente.
