Le mouvement AFC/M23 hausse le ton contre le Burundi, qu’il accuse de raviver les tensions armées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Par la voix de son porte-parole, Lawrence Kanyuka, la coalition rebelle a dénoncé, Vendredi 18 juillet, l’envoi de nouveaux soldats burundais dans le Sud-Kivu, malgré les pourparlers politiques en cours au Qatar entre le gouvernement congolais et plusieurs acteurs régionaux.

Selon Kanyuka, Bujumbura aurait déployé un bataillon de plus de 500 hommes par Nzibira en direction de Bukavu, afin de renforcer les opérations menées dans la vallée de la Rusizi, une zone stratégique déjà marquée par une forte présence militaire.

« L’armée burundaise répète les erreurs du passé. Ces nouvelles troupes ne visent qu’à soutenir une coalition offensive contre nos positions », a-t-il affirmé.

Le porte-parole du mouvement accuse par ailleurs Kinshasa de masser des forces dans plusieurs zones sensibles, notamment à partir de Pinga, Walikale, Lubero et Kisangani, dans l’objectif d’affaiblir les bastions de l’AFC/M23.

« Des soldats arrivent de Kalemie vers Uvira, d’autres de Bujumbura vers Shabunda et Kisangani. Cette semaine encore, ils ont mené de violents assauts contre nous », a-t-il ajouté, promettant de défendre les zones sous contrôle rebelle « pour protéger les civils et neutraliser toute menace ».

Ces accusations interviennent alors qu’un rapport d’experts de l’ONU, publié en mai dernier, estimait entre 7 000 et 9 000 le nombre de militaires burundais opérant déjà dans la vallée de la Rusizi et sur les hauts plateaux de Minembwe.

De son côté, le gouvernement burundais rejette toute velléité belliqueuse.

Le ministre de la Défense, Alain Tribert Mutabazi, a réaffirmé le 15 juillet que les troupes burundaises présentes à l’Est de la RDC ont pour mission de « préserver la paix, sécuriser les frontières et lutter contre les groupes armés qui sévissent dans le Nord et le Sud-Kivu ».

Cependant, l’AFC/M23 perçoit ces déploiements comme une provocation directe, susceptible de fragiliser davantage une région où la stabilité reste précaire malgré les négociations diplomatiques en cours.