Kigali poursuit sa transformation à un rythme qui étonne et inspire. Entre urbanisation maîtrisée, développement d’infrastructures et innovations énergétiques, la capitale rwandaise se prépare à franchir une nouvelle étape avec un projet qui marquera durablement son paysage et son économie : le barrage de Nyabarongo II et le lac artificiel qui en découlera.

Situé à seulement vingt minutes de Nyabugogo, cet ouvrage en cours de construction est déjà à mi-parcours et doit être pleinement opérationnel en 2028.

Il ne s’agit pas d’un projet isolé, mais bien d’un jalon majeur dans la stratégie nationale visant à concilier énergie, agriculture et aménagement du territoire.

À terme, ce barrage hydroélectrique produira 43,5 mégawatts d’électricité et retiendra un réservoir de 803 millions de mètres cubes d’eau, faisant de lui le quatrième plus grand stockage du pays.

Mais c’est surtout le lac qui retiendra l’attention. Long de 67 kilomètres, soit deux fois la taille du lac Muhazi, il modifiera profondément l’environnement de Kigali et de huit districts voisins : Nyarugenge, Rulindo, Gakenke, Muhanga, Kamonyi, Nyabihu, Ngororero et Musanze.

Outre son rôle dans l’irrigation de plus de 20 000 hectares de terres et la réduction des inondations, il ouvrira la voie à de nouvelles activités comme le transport fluvial, les sports nautiques et le développement immobilier.

Le secrétaire d’État en charge des Infrastructures, Jean de Dieu Uwihanganye, a insisté sur le potentiel du projet, rappelant qu’il créera des opportunités sans précédent pour connecter Kigali au Nord, au Sud, à l’Ouest et au-delà.

Le chantier est mené par Sinohydro, entreprise chinoise en charge de l’ingénierie et de la construction, avec un financement de 214 millions de dollars octroyé par la China Exim Bank dans le cadre d’un accord conclu en 2020.

Selon l’Energy Development Corporation Ltd (EDCL), environ 50 % des travaux sont déjà achevés : le barrage repose sur des fondations consolidées, la centrale hydroélectrique prend forme, et les lignes de transmission progressent tandis que les équipements arrivent de Chine.

Un canal depuis Shyorongi permettra par ailleurs d’alimenter en eau les vallées de la Nyabarongo, de l’Akagera et de l’Akanyaru, jusqu’aux zones proches des lacs Cyohoha et Rweru, dans le district de Bugesera.

 

 

Selon EDCL, environ 50 % des travaux sont déjà achevés