
Bien décidée à asseoir son autorité dans les territoires qu’elle contrôle, la coalition politico-militaire AFC/ a fait savoir qu’elle entendait doter les territoires qu’elle administre d’un véritable appareil judiciaire.
Cette initiative vise, selon ses responsables, à consolider l’État de droit et à offrir un accès équitable à la justice pour les populations locales.
Depuis juin 2025, l’AFC/M23 revendique la maîtrise d’environ 34 000 kilomètres carrés dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, une région peuplée de plus de 11 millions d’habitants.
Bien qu’une structure administrative — avec un leadership politique et des gouverneurs provinciaux — soit déjà en place, aucun système judiciaire officiel n’a encore été instauré, ce qui laisse la porte ouverte à l’insécurité et à l’impunité dans certaines zones.
Pour pallier ce vide, la coalition a récemment mis sur pied une commission spéciale chargée d’étudier les modalités de création d’un cadre judiciaire.
À l’issue de ses travaux, cette commission a remis ses conclusions à la direction de l’AFC/M23, qui doit désormais valider ces propositions.
D’après Délion Kimbulungu, secrétaire permanent de l’AFC et président de ladite commission, le projet prévoit notamment la réactivation des tribunaux civils et militaires, ainsi que l’installation de juridictions locales et d’autres instances essentielles au bon fonctionnement de la justice.
Plusieurs figures clés de la coalition sont impliquées dans ce processus, parmi lesquelles Corneille Nangaa, coordinateur de l’AFC, Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 et adjoint de Nangaa, ainsi que le général Sultani Makenga, commandant militaire du mouvement, épaulé par le général de brigade Bernard Byamungu.
L’AFC/M23 affirme par ailleurs avoir ramené la sécurité et la stabilité dans les territoires sous son contrôle et se dit mieux à même de garantir une gouvernance efficace que l’actuelle administration du président Tshisekedi.