L’alliance rebelle AFC/M23 a dénoncé vendredi la poursuite des offensives des forces armées de la République démocratique du Congo (RDC), malgré la trêve unilatérale qu’elle dit avoir instaurée pour favoriser un retour au calme dans l’Est du pays.

Dans un communiqué, son porte-parole, Lawrence Kanyuka, affirme que l’armée congolaise a lancé de nouvelles attaques contre des positions de l’alliance ainsi que contre des zones habitées, en contradiction, selon lui, avec les engagements de Kinshasa.

Kanyuka indique que les opérations auraient commencé vers 5 heures du matin, lorsque des drones et des troupes navales déployées depuis Baraka auraient ciblé la localité de Makobola, dans le Sud-Kivu.

Une trentaine de minutes plus tard, Minembwe aurait été frappée par d’autres attaques impliquant des drones et de l’artillerie lourde, plongeant la population dans la peur.

Pour l’alliance, ces actions constitueraient de « nouvelles violations délibérées » du cessez-le-feu annoncé la veille.

« Ces agressions montrent que le régime de Kinshasa ne recherche ni la paix ni la protection des civils », affirme le porte-parole.

Ces accusations surviennent peu après l’annonce du retrait de l’AFC/M23 de la ville stratégique d’Uvira, qu’elle avait capturée début décembre.

Ce retrait, officialisé le 15 décembre 2025, aurait été effectué à la demande des États-Unis dans le cadre du processus de paix de Doha et présenté comme un geste destiné à renforcer la confiance entre les parties.

L’alliance estime toutefois que les forces gouvernementales, appuyées par des milices alliées telles que Wazalendo et des troupes burundaises, auraient déjà profité de mesures similaires par le passé pour regagner du terrain et menacer des civils perçus comme favorables au mouvement.

Face à cette situation, l’AFC/M23 appelle les garants du processus de Doha à renforcer les mécanismes de surveillance du cessez-le-feu, à instaurer la démilitarisation d’Uvira et de ses environs et à prendre des mesures permettant d’assurer une réelle protection des populations locales.

Les autorités congolaises n’avaient pas encore réagi publiquement à ces accusations au moment de la publication de cet article.